Vous êtes dans la salle de traite ou dans votre bureau, à la tombée du jour, une tasse de café à la main. Vous ouvrez l’application ou le site Infolabo — et vous voyez instantanément les résultats d’analyse de votre lait, les alertes, les historiques.
Plus besoin d’attendre un courrier ou un coup de fil. C’est cela l’ambition d’Infolabo : rendre visible ce qui était invisible.
Dans cet article, je vous emmène dans les coulisses de cet outil indispensable pour les producteurs laitiers : ce qu’est Infolabo, comment fonctionne la connexion, comment obtenir votre code, si c’est payant, comment consulter vos résultats, et enfin ses limites et perspectives.
Promis, je ne vous noie pas sous le jargon – ici, on parle vrai.
Qu’est-ce que l’outil Infolabo pour le lait ? Pourquoi existe-t-il ?
Infolabo est l’outil de référence mis en place par l’interprofession laitière pour consulter et recevoir les résultats d’analyses de lait, en particulier dans le cadre du paiement du lait à la qualité.
Depuis sa création en 2006, il est employé quotidiennement par la majorité des producteurs et des laiteries françaises.
Son rôle est central : les échantillons de lait sont analysés pour mesurer la teneur en germes, cellules somatiques, composition en matière grasse et protéique, présence de résidus d’antibiotiques, et d’autres indicateurs. Ces données sont ensuite remontées dans Infolabo pour être consultées par le producteur ou la laiterie.
Pourquoi un tel outil ? Parce que depuis la loi dite “Godefroy” en 1969, le système de paiement du lait à la qualité est en place : on valorise les efforts des producteurs en fonction de la qualité sanitaire et de la composition du lait.
Infolabo formalise cela, en donnant transparence, historique et alertes possibles. En 2023, l’outil a été repensé (version “peau neuve”) pour offrir de nouvelles fonctions, une interface modernisée, et une appli mobile.
Imaginez-le comme votre “bilan laitier numérique” : au lieu d’attendre que votre laboratoire vous envoie les résultats (par courrier ou rapport papier), vous les recevez ou les consultez directement, vous pouvez repérer une anomalie tôt, agir, dialoguer avec votre laboratoire ou votre coopérative. Bref, c’est votre allié qualité et transparence.
Comment obtenir le code Infolabo ? Quelle est la procédure ?
Avant de vous connecter, il faut avoir votre code d’accès Infolabo — identifiant + mot de passe. D’où vient-il ? En général, c’est votre laboratoire interprofessionnel (le laboratoire agréé pour vos analyses de lait) qui vous le fournit. Dans certains cas, cela peut aussi venir de la coopérative ou de l’organisme de collecte laitière.
Dans un formulaire-type de laboratoire (pdf), on retrouve une mention “Identifiant : Mot de passe (si vous ne les avez pas encore modifiés)” pour accéder à Infolabo, ce qui suggère que le laboratoire initie la création du compte.
Le formulaire indique aussi que l’accès est disponible dix jours après réception du formulaire rempli.
Donc, pour obtenir votre code, vous devez :
- contacter votre laboratoire d’analyses laitières ;
- demander à bénéficier de l’accès Infolabo ;
- remplir le formulaire fourni (avec votre numéro coopératif, vos coordonnées, etc.) ;
- patientez quelques jours (souvent moins de deux semaines selon le laboratoire).
Note importante : certaines options comme la réception par mail, SMS, ou la consultation Internet sont souvent cochées dans ce formulaire (case “Internet – je souhaite consulter mes résultats sur www.infolabo.com”) ; cela montre que l’accès est pensé pour être inclusif (mail, SMS ou site).
Si vous n’obtenez pas ce code, n’hésitez pas à relancer votre laboratoire ou coopérative — parfois l’oubli est simplement administratif. Une fois le code reçu, vous pouvez personnaliser votre mot de passe à la première connexion.
Est-ce qu’Infolabo est payant ? Quels coûts ou conditions ?
Bonne question — car tout le monde aime savoir à quoi s’attendre.
La bonne nouvelle : l’accès à Infolabo n’est pas facturé aux producteurs (hors frais de connexion Internet ou mobile). Dans le formulaire de laboratoire, il est précisé que les options de consultation (mail, SMS, internet) sont gratuites pour l’éleveur, grâce au soutien financier des FDCL (Fédération Départementale des Coopératives Laitières) ou de l’interprofession.
Autrement dit, vous ne paierez pas “l’accès Infolabo” en tant que tel. Vous êtes, en quelque sorte, “abonné de droit” si vous produisez du lait et faites analyser vos échantillons selon les dispositifs réglementaires.
Bien sûr, vous devez disposer d’un accès internet ou mobile (ce qui peut impliquer un coût de connexion selon votre opérateur ou forfait). Pour la version application mobile, Infolabo est proposé gratuitement sur l’App Store.
Ce modèle permet à l’outil de rester accessible dans toute la filière, et d’encourager les producteurs à l’utiliser massivement, favorisant ainsi la transparence et la réactivité. C’est un service public de la filière laitière, plus qu’un produit marchand.
Comment se connecter à Infolabo ? Quelle est la démarche ?
La connexion se fait via le site web officiel d’Infolabo, par une page de login. (https://www.infolabo.com/login)
Vous entrez votre identifiant (celui communiqué par votre laboratoire) et votre mot de passe. Si vous n’avez jamais modifié ce mot de passe, une étape initiale vous invitera à le personnaliser.
Si vous oubliez votre mot de passe, un mécanisme de réinitialisation est normalement présent (via mail ou lien “mot de passe oublié”).
Depuis 2023, Infolabo propose aussi une application mobile, ce qui facilite l’accès en mobilité. Vous pouvez la télécharger sur l’App Store (iOS) — l’application est gratuite.
Sur Android / Google Play aussi, Infolabo est disponible (plus de 10 000 téléchargements) pour recevoir les résultats d’analyse.
Une fois connecté sur mobile ou web, vous pouvez activer la réception de notifications pour être averti dès que vos résultats d’analyse sont disponibles. C’est très utile pour réagir rapidement en cas d’anomalie.
Pensez à vérifier que vos coordonnées (mail, mobile) sont correctes dans votre profil Infolabo — sinon vous risquez de ne pas recevoir les alertes.
En termes d’interface, la version modernisée d’Infolabo (depuis 2023) propose une navigation plus fluide, des graphiques et seuils d’alerte, des historiques sur plusieurs années.
Si vous êtes sur le terrain, la version mobile vous permet de consulter vos résultats sans attendre d’être retourné au bureau — belle autonomie.
Comment lire vos résultats Infolabo ? Que signifient-les indicateurs ?
C’est sans doute l’étape la plus attendue : vos résultats d’analyse de lait. Infolabo vous permet d’accéder aux données les plus récentes mais aussi aux historiques (jusqu’à cinq ans pour certains laboratoires).
Vous verrez les indicateurs classiques :
- Tenue bactérienne (germes, germes / ml) ;
- Cellules somatiques (cellules / ml) ;
- Composition en matière grasse (MG) et matière protéique (MP) ;
- Résidus d’antibiotiques, classements, alertes ;
- D’autres critères selon les régions (cryoscopie, lipolyse, etc.).
Par exemple, si vous voyez une montée des germes au-dessus d’un seuil (disons 50 000 germes / ml selon les barèmes), une alerte peut être déclenchée.
Les laboratoires peuvent aussi afficher le classement (R, A, B, etc.) selon la qualité. Vous pouvez souvent zoomer sur les graphiques, comparer mois par mois, voir les tendances — c’est comme un journal de bord de votre lait.
Un exemple concret : l’éleveur Jean, dans l’Ouest, remarque qu’en novembre, ses cellules somatiques ont grimpé dans un de ses lots. Il consulte Infolabo au matin, voit l’anomalie, contacte rapidement le technicien, et ajuste le système de traite. Résultat : l’élévation est limitée et n’impacte pas fortement ses paiements laitiers. Sans Infolabo, il l’aurait découvert trop tard.
Un tableau simplifié pourrait ressembler à ceci (exemple fictif) :
| Mois | Germes (/ml) | Cellules (/ml) | Classement |
|---|---|---|---|
| Août | 45 000 | 220 000 | R |
| Septembre | 52 000 | 250 000 | A (alerte) |
| Octobre | 48 000 | 230 000 | R |
Grâce à cela, vous maîtrisez mieux votre qualité de lait, vous anticipez les pénalités, et vous améliorez votre pratique. Ce niveau de transparence donne un véritable pouvoir à l’éleveur.
Quels défis, limites et perspectives pour Infolabo ?
Infolabo n’est pas parfait — mais c’est un merveilleux outil. Parmi les défis : la bonne qualité des données en amont (si le prélèvement est mal fait, l’analyse sera faussée), la formation des utilisateurs, la compréhension des indicateurs, la fiabilité des notifications. Certains producteurs peuvent hésiter à basculer dans le numérique si leur habitude est le courrier papier.
Également, l’outil doit constamment s’adapter à l’évolution réglementaire : par exemple, au 1er janvier 2025, dans certaines régions, des analyses systématiques seront imposées à chaque livraison (germes, cellules, etc.). Cela accroît la charge de données et la nécessité d’un outil robuste comme Infolabo.
Côté perspectives, on peut imaginer :
- des modules prédictifs (alerte avant que le résultat ne dépasse un seuil) ;
- l’intégration de capteurs fermiers (mesure en temps réel) ;
- des comparatifs régionaux, benchmarking dynamique ;
- des services de conseil intégrés (réaction type, proposition d’action).
Le fait que l’application mobile soit désormais déployée (depuis 2023) ouvre la porte à l’accessibilité en tout lieu, même sur le terrain.
Et comme l’outil est largement financé par l’interprofession, il peut rester gratuit pour les producteurs, ce qui garantit son adoption et son impact collectif.
Conclusion : pourquoi adopter Infolabo dès aujourd’hui ?
Infolabo, ce n’est pas seulement un site ou une appli ; c’est un levier pour maîtriser la qualité de votre lait, anticiper les écarts, gagner en autonomie et en transparence. Vous y gagnez en réactivité, en sécurité, et surtout en confiance dans votre pratique laitière.
Si vous ne l’avez pas encore fait : contactez votre laboratoire pour obtenir votre code, connectez-vous, explorez vos résultats, activez les alertes. Testez, questionnez, et faites remonter vos besoins d’amélioration. C’est un outil coopératif — son avenir dépend aussi de votre usage.